La moisissure

Édition Automne 2013 – Magazine Copropriété Plus du Québec

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La moisissure – La prolifération et la prévention

Les moisissures se retrouvent partout et sont omniprésentes.  Elles sont présentent dans l’air et nous en respirons à chaque bouffée d’air. Elles font partie d’un groupe de micro-organismes comprenant notamment les champignons et les levures. La plupart des gens connaissent les moisissures pour leur effet d’altération des aliments dans le cas par exemple du pain et des fruits. Dans la chaîne alimentaire, les moisissures sont des décomposeurs naturels. Elles sont très bénéfiques pour la fabrication de médicaments telle la pénicilline.

Faisant partie de notre environnement, sans elles il n’y aurait pas de vie sur terre. Par contre, une trop grande quantité ou un déséquilibre peut occasionner des problèmes de santé, des maladies infectieuses et allergènes. Sur les matériaux et nos effets personnels, elles sont responsables des taches peu esthétiques, d’odeurs, et peuvent causer des dommages à la peinture, au bois, aux plaques de plâtre, aux carreaux de plafond et aux tissus.

Plusieurs sources peuvent entrainer la croissance de moisissures :

  • éclaboussures d’eau dans la salle de bains;
  • des infiltrations d’eau au sous-sol en provenance du sol, des murs ou du plancher;
  • le bac de dégivrage ou de drainage du réfrigérateur constamment mouillé;
  • condensation sur et autour des fenêtres;
  • dégât d’eau;
  • taux d’humidité relative de l’air trop élevé;
  • un renouvellement d’air inadéquat;

La couverture de la police d’assurance de votre syndicat a normalement une clause excluant l’aggravation de dommage suite à un sinistre ou tout frais supplémentaire que peut engendrer la moisissure. Il est donc de la responsabilité de tous lors d’un dégât d’eau, de prendre toutes les actions possibles afin de limiter toute formation de moisissure, en commençant par un assèchement et/ou l’enlèvement des matériaux souillés le plus rapidement possible.

La plupart des types de fongus (champignons) peuvent vivre à une température ambiante et peuvent s’adapter pour croitre sur une large étendue. Certains types se nourrissent de matières organiques mortes, mais plusieurs préfèrent les matériaux à base de cellulose tels les adhésifs de papier peint, les produit papetiers, le papier carton des murs de placoplâtre, les tissus et le bois.

Bien qu’il ne faut pas prendre la situation à la légère, on ne doit pas crier panique pour autant. Voici donc quelques règles que tout administrateur, gestionnaire de sinistre ou restaurateur après sinistre devra respecter:

  • Lors d’un sinistre impliquant un dégât d’eau, un assèchement approprié ou l’enlèvement des matériaux souillés est votre meilleur allié. Les murs mitoyens entre votre copropriété et vos voisins, ainsi que les corridors sont probablement composés de 2 épaisseurs de placoplâtre de chaque côté du mur et de laine minérale au centre. Si tel est le cas et que les matériaux souillés restent en place trop longtemps, de la moisissure peut se développer notamment entre les 2 épaisseurs de placoplâtre. Cette situation devient alors délicate, car la moisissure est présente, mais non visible.
  • Dans le cas d’un refoulement d’égout dont l’origine est au-delà du siphon, nous sommes en présence d’une «eau noire» pouvant contenir des agents pathogènes et peut être extrêmement insalubre. Ne vous posez pas trop de questions, on enlève et on recommence et ne marchez surtout pas pieds nus dans l’eau!
  • Si vous détectez la présence de moisissure en petite quantité (moins de 1 m2), vous pouvez nettoyer vous-même de petites surfaces moisies à l’aide d’un détersif non parfumé et d’eau et en prenant les mesures appropriées.
  • Si vous êtes en présence d’une plus grande quantité et êtes une personne à risque ou inconfortable avec cette situation, vous devriez faire appel à un professionnel compétent. Le retrait et la manipulation des matériaux souillés devront être effectués de façon sécuritaire afin d’éviter tout risque de propagation au sein de votre unité ou de l’immeuble.

Obtenir un bon historique de sinistre et protéger l’assurabilité de votre immeuble passe indéniablement par la prévention (sujet de notre projet chronique). Quelques actions simples et efficaces telles que s’assurer d’une bonne ventilation, d’une circulation d’air suffisante et d’une diffusion appropriée de la chaleur reste la base du contrôle du taux d’humidité et vous permettront de limiter les sources potentielles de moisissure.

Pour limiter les dégâts d’eau, principale source des réclamations d’assurance en copropriété, la mise en place d’un registre des chauffe-eau et d’un carnet d’entretien se doit d’être envisagée.

 

Marc Boyer – Groupe MB